Nos fournisseurs savoyards
nous ont enfin adressé le manuel d'alpinisme 2017 du Master de Pratiques Politiques Pentues!
Parmi les ouvrages indispensables à
l'enseignement commun obligatoire, nous avons choisi le célèbre et
indépassable ABC de l'Alpinisme de Léan Vibert aux éditions J. SUSSE.
Nous préférons oublier la date de la première édition, tant il est vrai
que les pratiques d'avant guerre restent étonnamment actuelles: être
moderne, c'est savoir utiliser l'ancien dont la pensée débordante
inonde notre présent, à la manière du torrent au printemps arrachant la
digue abîmée par l'hiver, comme l'ont compris les chefs d'état des pays
avancés.
Notre rusticité de Dauphinois forgée par l'hibernation
sans hygiène ne doit pas faire croire à une apathie théorique: l'esprit
critique dégouline jusqu'aux approches les plus pragmatiques, comme le
révèle en son début notre ouvrage. Ce livre constitue un hymne à la
vertu caractérisant l'alpinisme d'aujourd'hui comme d'hier, échappant
ainsi aux faiblesses morales qui accablent l'homme des plaines:
"Sur un autre plan, on peut dire que l'alpinisme
suscite (comme la guerre, comme la colonisation du reste) un souci de
responsabilité et une sorte de perspicacité. Le bon grimpeur juge très vite les
possibilités de réussite que présente une paroi réputée infranchissable; il
apprécie de même les qualités qu'offrent les camarades avec qui il fera une
cordée."
Cet ouvrage, que
nous ne prenons pas la peine de résumer (ceci fera l'objet du cours
introductif de début d'année), très technique, aborde l'ensemble des
questions qui torturent l'alpiniste acrobate, de l'élégance de la tenue
rapportée à son efficacité aux qualités morales et physiques exigibles
au candidat ascensionniste, en passant par les différences (de nature)
entre un simple randonneur et un combattant du vide et, surtout, point
central, décisif, incontournable, la question principale du mode
d'hydratation conditionnant la réussite, sinon la survie du héros de
l'Alpe:
« Quelle sera la boisson de l’alpiniste ? Le thé
et le café. Les alcools ont quelques partisans ; cependant, le cognac ou
la fine champagne ne constituent pas une boisson mais plutôt, un réconfort en
cas de faiblesse. Le vin est une bonne boisson en montagne mais mélangé d’eau
fraîche. Ici, encore, se posera la question du poids à porter !... Une
gourde en peau de bouc d’un litre de vin est donc recommandée ! On avale,
goutte à goutte, le beaujolais, le bourgogne ou le bordeaux, et un seul litre
de bon vin donne du bonheur pendant quarante-huit heures ! Vide, la peau
de bouc, au retour, ne tient pas de place.
N’oublions pas de noter que le vin sucré, dans lequel on a
fait tremper quelques biscuits, des galettes ou des morceaux de pain sec,
constitue un repas très nourrissant.
D’une façon générale, en montagne, le besoin de manger est évident quoique l’appétit
soit faible ; il faudra donc, parfois, se forcer à manger… Théoriquement,
les matières grasse seraient indispensables pour s’alimenter ; pratiquement,
la plupart des alpinistes ont le dégoût de la viande et de la graisse ;
pour cette raison, les mets à recommander seront, comme nous venons de l’exposer,
à base de sucre et de fruits. »
L'expert
aura noté que le génépi n'est étrangement pas cité, seule manque à cet
ouvrage qui devra donc être prochainement réédité.
Sans
oublier de remettre les pendules à l'ordre, dans notre société
décadente indifférenciée, où le mariage pour tous et le féminisme
outrancier abolissent les différences fondatrices:
« L’ « apprenti alpiniste » devra s’efforcer,
en arrivant dans la montagne, d’adopter le pas lent qui caractérise l’autochtone
et non pas marcher en sautillant comme
le citadin… Ce conseil est important, surtout pour les femmes qui, au début se
fatiguent très vite pendant les courses parce qu’elles ne prennent pas aisément
l’allure ferme, lente et précise du montagnard."
L'ouvrage est disponible à la bibliothèque.