Littérature critique. Réceptions
d'ouvrage. Orientation dans le P.L.F.
Risque et alpinisme
Réflexion philosophique sur l'homo alpinus
Alain Ghersen
2016
Editions Glénat
Enfin une réflexion de poids!
En
un seul livre,
l'auteur balaie nombre de questions urgentes que nous n'osions, ne pouvions nous formuler, sans oublier les autres: engagement,
risque, émulation et compétition, rapport au temps, individualisme et
société, rapport à la mort et au présent, etc...
Il s'agit du
travail de recherche d'un mémoire de master de philosophie rédigé par
son auteur après des années de plongée dans l'alpinisme le plus
traditionnellement rigoureux (ouvertures en solo en nombre jusqu'en
2000). Ce travail a été judicieusement publié en version a priori
lisible pour des étudiants peu ouverts au concepts philosophiques comme
les nôtres qui sont hélas nés dans des terroirs dauphinois connus pour
leur endogamie désastreuse et la prévalence considérable
d'hypothyroïdie transgénérationnelle.
Commenter ce livre puissant, clair et intéressant est au-delà de nos
forces, à cause de la chaleur qu'il fait en ce jour de rédaction et par souci éthique et d'honnêteté rédactive: notre lecture
de l'ouvrage trop rapide, superficielle suffit néanmoins, ainsi qu'une course éclair, pour conseiller de lire sans hésiter...
Pour être plus précis:
1- Le site Glénat indique:
"Une plongée historique et philosophique passionnante dans le monde de l’alpinisme.
Selon les époques,
on pratique l’alpinisme pour des motifs scientifiques, nationalistes,
contemplatifs, sportifs… Quel que soit le moteur de chacun, le risque,
qu’on le souhaite ou non, est omniprésent. Alpiniste de renom et
philosophe, Alain Ghersen nous entraîne dans une fascinante réflexion
sur les liens qu’entretiennent risque et alpinisme ; il convoque tour à
tour alpinistes et philosophes pour essayer de tracer les contours d’un Homo alpinus.
Où il est question d’état de nature, de romantisme, d’engagement, de
sacré, de hasard, de peur, d’émulation, de rapport à la mort et de bien
d’autres choses…"
2 - On peut citer des titres de chapitre pour donner une idée:
- Le moment d'apparition de l'alpinisme
- Alpinisme et modernité, une histoire impossible
- L'engagement
- Risque et alpinisme
- Le rapport à la mort
- Hasard et compétence
- L'état de nature alpinistique
- L'appel de la difficulté: effets et faits
- Conclusion
3- Citation page 155:
"Plus on se rend en montagne, plus on
acquiert une expérience qui est censée diminuer les risques par une
meilleure appréhension à leur égard. Mais plus on se rend en montagne
et plus le temps d'exposition aux dangers objectifs s'allonge et plus
les situations compliquées qui peuvent provoquer une erreur de jugement
ont une probabilité de surgissement augmentée. On voit ici poindre la
temporalité de l'action qui, comme on l'a vu dans le traitement du
problème de l'engagement, est une temporalité singulière où les
minutes, les heures, les jours subissent une sorte de
distorision. Disons que le temps dans la perception de celui qui agit,
perd toute linéarité comme s'il épousait les contractions discontinues
imposées par l'action. le temps de l'action est un temps singulièrement
fluctuant qu'il faut s'efforcer de s'approprier pour agir efficacement."
Une citation de la conclusion, quoiqu'une citation courte peut réduire
considérablement le propos et devrait être mieux contextualisé (mais on
ne l'a pas fait, parce qu'on n'a pas été payé et que ce travail bâclé
constitue un avertissement envers notre directrice):
"L'homo alpinus est donc
celui qui cherche à retenir le temps présent en vivant des situations
où les notions de passé et de futur sont évacuées par l'intensité de
l'instant présent."
Notre conclusion provisoire:
Retenons le temps présent, évacuons passé et futur, OK.
Mais quand ça tire sec sur la corde, difficile de pas tout lâcher.
Alors, on se fait sacrément vite rattrapper par le passé, toute une vie
qu'on récapitule en un dernier clin d'oeil. Et un futur qui arrive à
toute allure, devant nos yeux exorbités...
Bonne lecture au coin du feu.
Directrice: Noëlle
Arrity
Enseignants-Chercheurs:
Gaétan Bufforts, Aurore
Chemigez, Elie
Cuvidens, Marie Desnones
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