Littérature critique. Réceptions
d'ouvrage. Orientation dans le P.L.F.
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Reproduction de la carte des Ecrins publiée dans le livre de Félix
Germain
"Cimes et visages du Haut Dauphiné" (éditions Arthaud, 1955)
Pourquoi
se
coltiner la critique d'un annuaire téléphonique? Critique imposant la
fastidieuse lecture d'une compilation
alpine
historique aussi légère qu'un bloc d'Ailefroide? La lecture attentive à
des heures indues d'une revue des
maîtres et oeuvres alpinistes en Haut-Dauphiné rédigée avec l'humour
d'un certificateur qualité ? Comment justifier un travail d'une
austérité égale à celle du mineur de fond, risque de sarcoïdose en
moins? Vise-t-on une
contre-partie de l'éditeur, une illusoire publication de complaisance?
Que l'amour des Ecrins ait un rôle
inestimable dans la naissance et la vie de l'USDMHD
n'est pas douteux! Ceci justifie-t-il que un répertoire exhaustif des
études sur le Grand Oisans Sauvage?
Sommes-nous condamnés à rendre compte des travaux les plus Cafcaïens
jusqu'à
la caricature?
Mais a contrario, peut-on dézinguer sans avoir lu, ce qui, à l'instant
d'écrire cette note obligée est quasiment le cas? Peut-on jouir de la
critique sans coût ni engagement, persifler sans effort, à la manière
du maître-assistant désireux d'une titularisation qui
miserait sur l'applaudimètre et cherche à tout prix le soutien des
cancres de son établissement? Cette promotion serait d'autant plus
hypocrite pour un critique qui participa joyeusement à l'adoration
collective, suivant bave aux lèvres et coeur palpitant l'aventure
héroïque alpine et ses découvertes,
voies, séries de voies, parcours d'arêtes sans fin, obéissant à
l'inutile exercice de la pulsion façon Terray. Pour quelqu'un ayant
rêvé sans compter de cette exquise pureté promise par la mythologie
alpine qui masquait, masque et masquera toujours sous sa blancheur immaculés
l'élitisme le plus abject.
Oui! L'honnêteté commande un zeste d'humilité. Retenons-nous de cracher sur cet ouvrage de
l'éditeur Guérin, quoique nous pensions
des moralistes
paramilitaires cafistes qui faillirent nous
envoyer cul par dessus tête dans les couloirs les plus malsains car, fier, arrogants et
croyant inventer, nous avons joyeusement, dans une inconscience ridicule copié au mot près l'énoncé impératif des aînés
pré-pétainisants, adjudants déguisés en faux-anars qui s'érigeaient en
guides spirituels. Nous avons participé largement sous nos déguisements à la glorification
générale, impossible de nier.
Nous avons été instruits par ces Gaspard, Coolidge,
Brevoort, Dibona, Allain, Chaud, Coupé, Rébuffat, Couzy, Desmaisons,
Chêze, Candau, Gervasutti, Chapoutôt, Daudet, Francou, Cambon, tous
ceux dont les noms échappent à notre fragile mémoire. Et, le livre
synthèse de Labande, rédacteur officialisé et obstiné de topos de
ski-alpinisme,
montagnard validé, nous intéressait obligatoirement en dépit de la
crainte
(vérifiée?) d'y trouver plus d'obsessionnalité que de surgissement, de passion.
N'ayant
pu tout lire, notre critique s'arrêtera là pour
aujourd'hui. Aucun doute sur l'importance du travail effectué, sur la
qualité historique, le sérieux de l'ouvrage, et peut-être, par
conséquent, sur l'intérêt pour nos futures recherches de tant de
références à portée de mains: il suffira d'avoir un temps qu'on
pourrait préférer utiliser à autre chose. Mais l'utile nous échappe
souvent.
Pour le reste, à
chacun de se faire son idée. Il faut noter cependant que le coût de l'ouvrage fait conseiller un emprunt en bibliothèque...
Courage et bonne lecture malgré tout?
Marie Desnones
Grande Aiguille de la
Bérarde (voie des dalles, fissure Ghesquier)
Précision / Conflit
d'intérêt:
nous
ne disposons d'aucun relais, ni aide financière des éditions Grasset
chez qui nous n'avons publié ni thèse ni ouvrage de synthèse, pas même
un
polycopié...
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Littérature critique. Réceptions
d'ouvrage. Orientation dans le P.L.F.
Directrice: Noëlle
Arrity.
Enseignants-Chercheurs:
Gaétan Bufforts, Aurore
Chemigez, Elie
Cuvidens, Marie Desnones
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