Le Haut Dauphiné possède incontestablement la meilleure médecine du monde.
Partout,
on envie le savoir-faire du corps médical libéral Dauphinois. Celui-ci
allie dans la plus belle harmonie les techniques traditionnelles aux
connaissances scientifiques les plus récentes, les pratiques magiques de
nos aïeuls au maniement expert d'une technologie numérico-nucléaire
d'avant-garde. Notre recherche scientifique, dépourvue de frilosité
réactionnaire et crachant joyeusement sur le principe de précaution,
permet l’éclosion d’une pharmacopée formidablement inventive qui fait de
molécules sans avenir parce que sans nouveautés véritables des
médications universellement absorbées et vendues.
Ces succès
remarquables dont témoignent la magnificence de nos cliniques et
cabinets privés, comme du reste cette santé rougeoyante illuminant la
mine de nos montagnards, ont engendré une minable jalousie à l'origine
de rumeurs infondées, d’odieuses calomnies et j’en passe. Toutefois,
certains collègues des régions limitrophes, conscients de leur
infériorité théorico-pratique, ont choisi d’interroger nos pratiques
avec humilité. A cette délicatesse inattendue de la part de tels
arriérés, nos Maîtres ont répondu avec cet humanisme désintéressé que
nous leur connaissons et qu’ils justifient par la nécessité de
contribuer au bien-être de l’humanité. Ils ont accepté au prix d'un
sacrifice horaire remarquable de transmettre certaines méthodes
pédagogiques parmi les plus pointues à leurs collègues, ce qui constitue
dans le contexte concurrentiel actuel un acte de grande témérité en
plus d'un sévère manque à gagner (i). S'il faut saluer avec enthousiasme
cette éthique du partage des connaissances par l'élite de nos carabins,
il faut féliciter également nos praticiens pour leur motivation à
suivre ces enseignements intensifs. Ces véritables aventuriers de
l'excellence n'hésitent pas à aller au bout du monde pour valider leurs
obligations de formations. Attitude d'autant plus méritoire que ces
formations, si elles peuvent donner droit à indemnisation n'englobent
pas pour autant le coût du voyage, ce qui oblige à de fastidieuses
discussions comptables pour optimiser la déclaration d’impôts[ii].
Ne
pouvant être exhaustif dans cette brochure gratuite, nous résumerons
ainsi: s’il ne fallait retenir qu’une chose parmi les éléments
produisant cette médecine de haut niveau ce serait la qualité de la
formation continue. Celle-ci requiert des conditions permettant la
meilleure concentration qui soit, dans des lieux et selon un protocole
ayant fait leurs preuves. Les thèmes des séminaires, choisis avec tact,
plaisants tout en répondant aux angoissantes questions qui taraudent le
soignant, sont évalués par l'Autorité de Santé en Haut Dauphiné, dont
chacun sait ce qu'elle doit aux plus éminents de nos apothicaires en
collaboration étroite (et conviviale) avec des juristes formés au
brevetage de fleurs de montagne.
Nos unités médicales n’ayant pas
pour habitude de parler dans le vide, voici un exemple de formation
susceptible de servir de modèle. Bien que n'ayant pas été conçue dans
nos murs, celle-ci respecte parfaitement nos critères et propose ce
programme alléchant:
"La femme... tout un programme"
On
notera le choix d'experts masculins, garants de la meilleure
objectivité pour aborder ces questions féminines délicates avec ce
regard paternel bienveillant qui fait la bonne médecine (à recommander
aux médecins mâles de préférence). En cas de planning touristique
surchargé imposant de sacrifier quelques journées de travail, on
recommandera particulièrement celles-ci, dont les intitulés n'ont pu
être produits qu'avec la plus grande prudence et la meilleure rigueur
scientifique:
1 - "Femmes au bord de la crise de nerfs: Jamais contente - Rarement satisfaite - Si peu reconnue
2 - Femmes de 40 ans: mode d'emploi gynécopsychologique
Pour le service de communication médicale, N.A.
[i] Le revenu moyen des médecins baissant, l'angoisse budgétaire leur colle aux talons
[ii]
Les formations DPC (Développement Professionnel Continu) donnent droit
à indemnisation sous réserve d’un budget annuel suffisant: en 2014, ce
budget ne pouvait dépasser 1380 euros par an par médecin en formation
(soit 4 journées de formation).
NDLR:
Pas de quoi fouetter un chamois ici. Ni scandale affreux ni
détournement de fonds publics, épidémie ou conflit grave. Un simple
document témoignant d'us et coutumes au sein de la caste des
guérisseurs. Nos équipes enfoncent leur clou, jour après jour.